de la nature


.Bonjour,
C’est un plaisir immense pour moi, l’incrédule, car je n'aurais jamais pensé
avoir cette chance de VOIR à mon âge. Sachant de toute évidence que nous
étions entourés et protégés, j'acceptais volontiers de regarder comme allant
de soi que certains êtres, peut-être plus "méritants ", comme l'on dit à
Abadiania, puissent avoir cette possibilité. Je ne dis pas capacité, parce que
là, je crois qu'il ne s'agit pas de capacité, mais d'un privilège qui nous est
donné d'accéder à ce monde de l’invisible. J'avais donc coutume de dire :
« vous avez de la chance, j'ai beaucoup lu sur les fées, les gnomes. Les contes
ont été pour moi des instruments thérapeutiques extraordinaires, mais tout
ce qui touche à l'invisible m'est fermé. Sans doute ne suis-je pas
suffisamment convaincue dans mon coeur. Mon intellect dit oui, je suis sûre
que cela existe, mais mon esprit doute. Mon coeur n'est pas assez ouvert. »
Aussi, inutile de vous dire le bonheur immense de cette rencontre, au mois de
Novembre 2006, pour mes 70 ans.
Je lavais mon linge à l'arrière de la maison, pensant à mon retour en France,
à la mi-décembre. Perdue dans mes pensées, j'ai ressenti à l'intérieur,
comme un appel : « retourne-toi ! », ce que j'ai fait. Je ne voyais rien, mais
j'ai été comme tirée en avant. Je me suis avancée et je l'ai vu à hauteur de
mes yeux, à côté du poste d'eau. Je ne voyais que ces yeux, un peu globuleux
et rieurs, comme s'il se moquait un peu de moi, et je lui ai demandé qui il
était. Je lui ai dit que je n'avais jamais vu une "chose " pareille. Puis, je lui ai
demandé pardon, car je voyais bien que c'était quelque chose qui me
dépassait.

Lorsque j'ai posé la question, il s'est mis à danser devant mes yeux. Il
dansait en spirale, passant et repassant devant moi. Lorsque je répétais ma
question : « qui es-tu ? », il s'approchait très près de mon visage, toujours
avec ses yeux rieurs, et recommençait sa ronde. J'étais fascinée. Puis, je lui
ai demandé si je pouvais le prendre en photo. Je suis allée chercher mon
appareil numérique dans ma chambre et suis revenue. Il m'attendait... J'ai
pris une série de photos, puis suis allée reposer l'appareil. Il a disparu, sans
que je m'aperçoive qu'il n'était plus là. Regardant sur l'appareil, j'ai vu qu'il
était projeté dans tout le jardin, petit, grand, dans les arbres, sur le chemin
des pierres. Une merveille ! J'ai connu un moment de joie indicible et de
gratitude immense envers la création et son Créateur.
Cela s'est passé un samedi. Le lundi suivant, le matin, à 7 heures, le ciel était
gris. Pas de luminosité. Je faisais la salutation au soleil, remerciant pour ce
nouveau jour naissant. Alors que j'étais les mains au sol, relevant la tête, il
était à nouveau là. Je ne pouvais que dire : « tu es revenu, tu es revenu, oh !
merci ! merci ! " J'étais bouleversée, fascinée, sans question, vivant cet
instant qui restera unique pour moi, car le jardin s'est rempli de lumière,
comme s'il était habité par des centaines de petites lumières auréolées de
bleu. J’ai demandé à nouveau la permission de faire des photos. A nouveau, je
suis allée chercher mon appareil. Là, j'ai un peu perdu la notion de temps, et
je me suis rendu compte que le départ, la séparation étaient comme une
continuité de la rencontre... Difficile à expliquer.
Voilà, je pense que ce privilège de la rencontre, que cette manifestation
n'est certes pas l’essentiel sur le chemin, mais cela m’a confirmé que des
milliers d'êtres invisibles nous accompagnent, et cela m'a rendue encore plus
vigilante à ne pas nuire, lorsque je marche dans la nature. Et je prie pour une
prise de conscience du respect de ce qui nous entoure. J'ai senti comme
juste de partager cette rencontre. Alors, je vous la confie.
Maryse
PS. Je souhaiterais à tout le monde de faire cette expérience, et je voudrais
dire que ce fut pour moi un appel à la légèreté. Notre vie a le poids qu'on lui
donne.

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