Frères de la Côte


C'est sur l'île de la Tortue, au large d'Hispaniola que les Antilles vont voir naître une organisation sociale sans équivalent au monde, la Confrérie des Frères de la Côte. Dès 1620 les boucaniers qui s'y étaient installés virent leur nombre augmenter, rejoints par ceux que les Espagnols refoulèrent d'Hispaniola...
Cette île des Antilles semblait avoir été crée pour eux: 25 Km de long, des montagnes tombant à pic dans la mer au Nord, une baie abritée et facile à défendre au Sud. De surcroît passage obligé des galions en provenance de la Havane. L'arrivée de D'esnambuc, gouverneur Français chassé de la colonie Française de l'île des Antilles St Christophe, qui la fortifia et accueillit les Flibustiers, en fit leur principale base des Antilles, entre 1630 et 1680.

Les Frères de la Côte, ne reconnaissant que leur propres lois destinées à protéger leur liberté individuelle, cimentèrent cette conscience de n'appartenir qu'à eux mêmes et en firent une force qui leur permit de contrôler les Antilles...
http://www.caribbeanguide.net/pirate/antilles.htm



Piet Heyn, qui captura toute la Flotte de l'Or,
l'Ollonais qui faisait, dit-on, manger le coeur de ses victimes,
Laurent de Graff, le forban mélomane,
Morgan, habile au double jeu,
Hawkins, sur son Jesus de Lubeck,
Drake, Grammont, Vent-en-Panne,
et plus tard le temps venu des drapeaux noirs et des tibias croisés,
Barbe-Noire, Rackham-Le-Rouge,
Bartholomew Roberts, le pirate malgré lui,
Mary Read, la belle travestie,
John Avery, "roi de Madagascar",
Lewis, l'archange rebelle, et son rêve de l'âge d'or:
ils n'en finissent pas de nous fasciner, et leur sillage d'effroi et de ténèbres...

Sans doute est-elle vieille comme le monde, la piraterie,
mais c'est ici, dans les Caraïbes, entre XVIème et XVIIème siècle
qu'est né le mythe.
A travers ces personnages de légende.
Le Jolly Roger, l'aveugle à la jambe de bois,
le perroquet criant "pièce de huit!" !
Ici, dans les Caraïbes...

Et pourtant ! Abordages sanglants, pillages, orgies, tortures:
l'acte d'accusation, sans conteste, est terrible.
Et personne pour rehausser d'une touche d'émotion ce carrousel de l'épouvante:
l'action se déroule dans des décors de rêve, mais c'est bien d'un voyage en Enfer qu'il s'agit.

D'où vient alors qu'ils aient pu ainsi nous fasciner,
nourrir tant de rêves, tant de nostalgies,
tant de livres et de chants?
Des brutes féroces détruisant tout sur leur passage, des canailles sans foi ni loi,
prêtes à s'entre-égorger... Oui, sans doute. Mais des révoltés, aussi,
dressés contre l'injustice, rêvant de recommencer à zéro le travail de la Création,
on le sait mieux maintenant, à travers les travaux de Christopher Hill:
ces redoutables forbans rêvaient de Paradis...

Avant-propos de l'excellent "Pirates & Flibustiers des Caraïbes"
travail conjoint de l'Abbaye de Daoulas et du
Musée National de la Marine




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