Revenir sans attendre Une femme d’environ 40 ans est assise en face de moi. Elégante et douce, elle attend l’air un peu grave que l’entretien commence. A peine avait-elle franchi le seuil de la pièce, que différentes impressions s’étaient imposées. Pour moi, elles sont autant d’informations concernant la personne et, aussitôt installé, je commence à les lui traduire sous forme d’images et de phrases clés. Mais au bout de quelques minutes, une sensation de froid envahit la pièce, c’est l’un des signes quand l’au-delà veut communiquer avec les vivants. La personne le ressent également et m’interroge du regard. C’est alors qu’une silhouette féminine d’une grande luminosité irradie dans mon champ de vision. En quelques instants, une jeune fille se présente très distinctement. Je sais que je suis seul à la voir et une émotion s’empare de moi. Sa jeunesse est éclatante et sa beauté tellement rayonnante que lui donner un âge n’a pas vraiment de sens ; mais je sais qu’elle est jeune. Elle me dit que la personne en face de moi est sa maman et, avec une profonde délicatesse, elle me souffle : "Acceptez-vous d’être mon intermédiaire ?" Elle ne m’impose rien, mais sa demande est si simplement formulée que j’accepte volontiers. Cette qualité vibratoire augure souvent d’un contact important et rare. Ici et maintenant Je décris la présence vibratoire d’une jeune fille à la femme en face de moi et je la préviens que j’ai accepté d’être l’intermédiaire entre elles deux. Quelques mots suffisent aux retrouvailles : "C’est ma fille, c’est ma fille qui est morte il y a deux ans", me lance la maman soulagée. Et comme si l’émotion ne devait pas altérer ce dialogue fragile, la jeune fille me dit : "Dites-lui que je n’ai pas souffert dans l’accident d’auto car pour elle, j’ai été brûlée vive. En réalité, je suis morte sur le coup et j’ai été instantanément projetée hors de mon corps physique. Je ne me suis pas vu brûler, pour moi cela n’existe pas. Je me suis retrouvée ailleurs dans une clarté extrêmement apaisante. J’ai tout de suite su, sans même me poser de question, que j’étais morte. Et j’ai compris, mais sans en être bouleversée, que ma meilleure amie, assise avec moi à l’arrière du véhicule, était morte également. C’est en voulant regarder le film de ma vie et en me rapprochant de mes parents que j’ai su leur douleur de me croire brûlée vive. Mais ce n’est pas la réalité." Des paroles d’amour d’un immense réconfort continuent de jaillir d’un cœur d’enfant pour sa mère : la vie de ses parents allait changer, ils sont jeunes, ils vont avoir un autre enfant et c’est elle qui, de nouveau, va s’incarner. Et la mère de m’interroger : "Comment cela peut-il être vrai, comment cela peut-il se faire et pourquoi ?" La réponse de sa fille, aussi fulgurante qu’inattendue, fuse : "Parce que je vous ai adorés, parce que j’ai eu en vous les meilleurs parents du monde, je vous aime tellement, je ne peux pas accepter de vous quitter. Aussi, pour être certaine de vous retrouver comme parents, ai-je demandé à revenir maintenant, sans attendre qu’une autre vie nous réunisse. Je veux que ce soit vous qui soyez encore mes parents, dans ce que vous représentez maintenant, dans votre psychologie actuelle et dans votre vie actuelle." La mère éclate dans un sanglot à déchirer le cœur et, de sa voix hoquetante, elle m’avoue qu’elle est enceinte de trois mois. L’émotion est à son comble et je ne parviens plus à conserver l’état de réceptivité voulu ; je perds le contact avec la jeune fille. Le Ciel sur Terre Quelques mois plus tard, arrive à mon rendez-vous une femme poussant un landau dans lequel sommeille un nouveau né. "Vous me reconnaissez ?" Comment oublier cette éblouissante histoire d’amour ? Un frisson me parcourt. Je me penche vers l’enfant qui ouvre alors les yeux : nos regards se croisent et je capte la même force, la même détermination et la même pureté que dans le regard de la jeune fille. A-t-elle reconnu ma voix ? Je la remercie mentalement de ce moment de pur enchantement. La maman est émue par la scène et m’avoue que notre première rencontre l’avait libérée d’une situation qui la rongeait depuis l’accident de sa fille. En effet, elle était en procès avec le jeune conducteur qui avait perdu le contrôle du véhicule parce qu’il était ivre. Elle lui en voulait d’être vivant et avait déclenché une procédure qui traînait en longueur parce que la famille du jeune homme avait des relations haut placées. Mais quand sa fille est intervenue, elle lui a dit qu’il n’y était pour rien, qu’il n’avait été qu’un instrument du destin et même que l’accident n’avait pas eu lieu à cause de l’alcool. Elle lui avait aussi précisé qu’elle n’imaginait pas la souffrance qui poursuivrait ce garçon jusqu’à la fin de ses jours. Elle ajoutait qu’elle ne gagnerait jamais ce procès et qu’elle ferait mieux de s’occuper du dossier que la compagnie d’assurance négligeait de faire suivre, profitant du trouble de la famille et de l’énergie qu’elle mettait dans le procès. A la suite des paroles de sa fille, la mère retira sa plainte et constata après coup l’extrême désarroi du jeune homme qui vivait un véritable drame intérieur sous des apparences dégagées. Elle s’était ensuite concentrée sur l’assurance et découvrit un système mafieux. L’assurance finit par payer et l’argent arriva au moment de la naissance de la petite fille ! Ainsi, l’argent allait continuer de profiter à sa fille puisque de nouveau, elle était son enfant… Naître de nouveau Et la mère me dit : "Vous ne pouvez pas savoir comme ce bébé est gentil, adorable, sage. Bien sûr, lorsque je regarde les photos de ma fille décédée, quand elle avait le même âge, je retrouve quelques airs de famille, mais quand je l’ai dans mes bras et que je ferme les yeux, j’ai le même amour et je ressens de sa part l’amour que me portait ma fille. Je sais que c’est une continuité. Et si je ne l’avais pas su, je l’aurais quand même ressenti parce qu’un tel amour m’est aujourd’hui restitué puisque c’est la même âme. Alors forcément, ce chagrin et cette joie en même temps nous ont fait évoluer mon mari et moi. Ils ont changé nos valeurs et notre manière d’apprécier la vie. Nous sommes différents. Avec la mort de notre fille, nous sommes morts avec elle. Et avec la naissance de cet amour, nous sommes nés nous aussi à une autre vie. Depuis, nous vivons heureux et pourtant sans croyance, ni religion. Nous avons compris que notre histoire doit sans doute arriver à d’autres, mais la plupart n’ont peut-être pas le bonheur de savoir ce qui se passe et restent prisonniers de rancœur ou de haine. Mais pour nous, le Ciel est revenu sur la Terre et en plus, il nous est permis de le porter dans nos bras."
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