Inéluctable décrépitude?

Il est inévitable, avec le temps, de devenir âgé, mais ce qu'on appelle "vieillesse" et qu'on devrait nommer "sénilité" est une maladie, un processus évitable et réversible. L'antique médecine ayur-védique le prouve depuis des millénaires, ainsi que quelques médecins occidentaux.
Vieillir, c'est quoi ? C'est voir d'abord sa peau se rider, perdre de son éclat, de son élasticité, se flétrir, s'affaisser ou, au contraire, s'empâter... C'est le plus visible. Mais les articulations font mal par l'accumulation de poisons uriques, le dos se voûte, les yeux perdent leur acuité visuelle. L'estomac digère mal, on dort mal, etc, bref la carcasse se déglingue.
Notre science discute encore les causes réelles de la sénescence. Causes que l'ayurveda connaît depuis tant de siècles. Tous les maux de la sénilité proviennent d'une lente auto-intoxication de l'organisme. Les toxines non évacuées en totalité s'accumulent dans les articulations et dans tous les tissus qui fonctionnent de moins en moins bien. Insidieusement, la sénilité s'installe avec ses maux évitables et réversibles.

La fécondation déclenche des forces créatrices colossales : une véritable explosion silencieuse, organisée et ciblée. A la naissance nous pesions cinq cent millions de fois celui de la cellule initiale après seulement 28 générations, dont 17 pendant les quinze premiers jours de la gestation. Le protoplasme embryonnaire a une vie qui se mesure en millions d'années. Il doit se régénérer régulièrement dans un milieu renouvelé, jeune, dans des organismes neufs, d'où l'élimination des organismes usés.

En nous, en permanence, la régénération cellulaire se poursuit, des cellules meurent et sont remplacées (300 milliards de globules rouges par jour, des milliards de cellules de la peau, de cellules de tissu conjonctif, de cellules hépatiques, etc.) Pour prolonger ou rajeunir un organisme, il faut modifier l'état du milieu intérieur, l'assainir, l'épurer, le rénover systématiquement. Les yogis ont eu comme objectif ce renouvellement du milieu intérieur. Si le kaya kalpa, science du rajeunissement, est en grande partie perdue, ce qui en reste nous permet de nous rapprocher d'abord du but final puis de l'atteindre : rajeunir est à notre portée.

Pour cela, il faut agir tant au niveau " micro ", celui de la cellule, qu'au niveau " macro ", celui de l'organisme tout entier. Le protoplasme vieillit quand la cellule perd son aptitude à détruire les micelles mortes et à les remplacer par de nouvelles, comme le fait la cellule jeune qui régénère ses éléments usés. Apparaît alors l'atrophie sénile, due à la famine des cellules, par perte de leur aptitude à assimiler la nourriture.
André Van Lysebeth